mardi 28 juillet 2020

"Akan, les valeurs de l'échange", la nouvelle exposition du Musée du 11Conti

Nouvelle exposition pour Dominique ANTERION, Responsable du Médaillier & des Collections de la Monnaie de Paris, qui assure désormais le commissariat de "Akan, les valeurs de l'échange", la nouvelle exposition du Musée du 11Conti - Monnaie de Paris, à admirer du 08 septembre 2020 au 28 février 2021.


Après "14-18, la Monnaie ou le Troisième front" , "Chic et utile, l'art du porte-monnaie" et "Deux ans d'acquisitions et de restaurations à la Monnaie de Paris", le musée du 11Conti-Monnaie de Paris inaugurera mardi 8 septembre prochain l'exposition "Akan, les valeurs de l'échange".

Les peuples Akan sont implantés dans la zone forestière de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Ils utilisèrent l’or comme moyen de paiement jusqu’à ce que s’imposent les monnaies coloniales dans le courant du XXe siècle. Conservé en poudre dans des petites boîtes, cet or était pesé au moyen de balances et de poids dont l’innombrable variété ne cesse de nous surprendre.



Plus de deux mille de ces poids ont rejoint les collections de la Monnaie de Paris, grâce à divers legs et dons – le premier en 1979 par Henri Abel, fonctionnaire français qui constitua pendant dix ans une collection dans un territoire qui correspond aujourd’hui à la Côte d’Ivoire, et le dernier qui est survenu en 2018.



L’exposition Akan, les valeurs de l’échange se propose de nous emmèner à la découverte de ces poids en bronze en nous plongeant à travers eux dans le quotidien de cette région d’Afrique, du XVe au XXe siècle. Au-delà de leur rôle d’instrument de pesée, ces poids nous racontent une singulière histoire. Leur univers, éloigné de la vision métrologique occidentale, est ici contextualisé au sein de la riche culture akan et des relations qui lièrent l’Afrique, et notamment la Côte-de-l’Or, avec les mondes musulman et chrétien.

Cette exposition remercie les prêteurs :
Musée du Quai Branly - Jacques Chirac
Bibliothèque Mazarine
Bibliothèque Universitaire des Langues et civilisations
Galerie Noir Ivoire
Collections privées

Ont collaboré à cette exposition :
Commissaire : Dominique ANTERION
Architecte : Manon SENDECKI
Chargée de production : Marie BERTRAN
Régisseuse des collections et des espaces : Pernille SOLDAT
Soclages : Marthe LEBASQUE

"Akan les valeurs de l'échange" se tient en partenariat avec PARCOURS DES MONDES 

et bénéficie du soutient de PRECIA MOLEN


Production


Billetterie et informations => 
https://www.monnaiedeparis.fr/fr/expositions-temporaires/akan-les-valeurs-de-l-echange



vendredi 6 décembre 2019

Troisième commissariat d'exposition pour deux ans d'acquisitions et de restaurations

Exposition "Deux ans d'acquisitions & de restaurations des collections du musée de la Monnaie de Paris"

Pour la troisième fois consécutive en à peine plus d'un an, Dominique ANTERION, Responsable du Médaillier & des Collections de la Monnaie de Paris assurera le commissariat de la prochaine exposition du musée du 11Conti-Monnaie de Paris. Après "14-18, la Monnaie ou le Troisième front" puis "Chic et utile, l'art du porte-monnaie", le musée du quai Conti inaugure mardi 10 décembre l'exposition "Deux ans d'enrichissements et de restaurations des collections de la Monnaie de Paris".



Dominique ANTERION, à l'origine de cette manifestation répond aux questions de Jessica THIAUDIERE en vue du dossier de presse de l'exposition qui sera diffusé ce vendredi 6 décembre à la presse nationale et spécialisée.



JT : Pour quelles raisons la Monnaie de Paris fait-elle l’acquisition d’objets pour ses collections ? 
DA : Conformément à la loi, la conservation, la restauration et l'enrichissement des collections confiées par l'Etat à la Monnaie de Paris lors du passage à l'EPIC font partie des statuts de l'établissement. Il revient donc à l'équipe de la Conservation du musée de relever ces missions en vertu des budgets qui lui sont alloués par l'institution.

Le mufle de lion des portes de l'hôtel de la Monnaie (1776), restauré.
JT : Quelle est la politique d’acquisition de la Monnaie de Paris ? 
DA : La politique d'acquisitions vise à combler les manques de la collection tout en envisageant systématiquement leur potentielle utilisation dans le Parcours Permanent. Il peut s'agir de monnaies, de médailles, d'outillages, mais aussi de documents contextualisant tels que des pièces d'archives, des gravures, des livres ou encore des instruments scientifiques.

La "Dixme" de Vauban & le Traité de minéralogie de B.G. Sage














JT : Comment s’organise cette politique et qui en décide les orientations ? 
DA : Par sa connaissance des collections (et de ses manques !), mais aussi par sa connaissance des publics et des attentes des visiteurs , la Conservation du musée gère elle même les acquisitions qui peuvent être faites. Des veilles sont organisées, des consultations régulières de catalogues, mais aussi le bouche à oreille (très important dans le milieu des musées) permettent de se tenir informés des objets ou œuvres qui seraient potentiellement disponibles. Par ailleurs, la réouverture du musée en 2017 et sa réception extrêmement favorable auprès des visiteurs a amené nombre de donateurs à se tourner vers la Monnaie. Il s'agit là d'un cercle vertueux que la conservation entend développer. Et cette exposition est un bon moyen d'entretenir la flamme.


JT : Y a t'il des priorités aujourd’hui en termes d’acquisitions pour nos collections ? 
DA : Sans chercher à doublonner d'autres collections nationales, et comme dit ci-dessus, il s'agit de compléter les collections et le propos du musée. Les acquisitions se faisant au grès du marché et des opportunités, aucun axe n'est donné, dans la mesure où le musée aborde de très nombreux thèmes et qu'une monnaie ou une médaille permet de très nombreuses "entrées" en terme de discours muséographique : entrées artistiques, scientifiques, économiques etc... La conservation juge donc au cas par cas.



JT : Combien d’acquisitions par an ? 
DA : C'est extrêmement variable. Le Dépôt Légal (dont l'exposition expliquera les tenants et les aboutissants) se fait par l'Etablissement lui même, sur les bases de la Loi. Les dons et les achats se font au gré des opportunités, des ventes ou des cessions de fonds (comme l'important lot d'arts graphiques acheté cette année).
Les dons quant à eux sont généralement suscités par la visite que les gens font du musée (don de poids Akan). mais aussi par nos expositions (don de la bibliothèque Forney pour l'exposition 14-18 par exemple).

JT : Quels sont vos plus belles acquisitions sur ces 2 dernières années ? 
DA : Assurément les affiches d'Abel Faivre relatives à la Première Guerre Mondiale et aux emprunts liés (Don bibliothèque Forney), le dessin d'Abel Faivre "Contre le franc" (Achat 2019), l'ouvrage "La Dîme' de Vauban (Achat 2019), mais aussi la collecte faites dans les ateliers (dessin de candélabre de la première moitié du XIXème siècle, pu encore les documents sur les Essais de l'argent de Joseph Gay-Lussac, datés de 1838).

Gouache sur papier en cours de restauration représentant un candélabre en faïence de Sarreguemines (Vers 1810-1820)
JT : Dans le registre des restaurations le musée semble très actif également. 
DA : Il l'est , comme l'y oblige la loi lorsque une menace pèse sur l'objet et son intégrité ou que l'objets n 'est pas présentable en l'état dans le cadre des expositions par exemple. Des restaurations - rappelons le - toujours menées à bien par des restaurateurs agrées par le Ministère de la Cuture à l autorité duquel le musée du 11Conti est soumis. Pour mémo, le Musée de la Monnaie est classé Musée de France ce qui le soumet à de nombreuses obligations déontologiques vis à vis des collections et de leur intégrité. 2018 et 2019 ont vu la restauration d'objets issus de nombreuses acquisitions faites précisément sur ces deux dernières années et dont nous avions besoin pour leur présentation - quasi immédiate sitôt réceptionnés !

Restauration des poids Akan de la Donation Dumoulin

Restauration d'une afiche d'Abel Faivre (Don bibliothèque Forney)

A noter aussi le remarquable travail de restitution fait par nos fondeurs sur le médaillier de l'empereur, dégradé voici dix ans et auquel leur talent a permis de redonner toute l'intégrité !
JT : Avez vous défini un fil rouge dans cette exposition ?
DA : L'exposition qui ouvre mardi 10 décembre ne ressemble en aucun cas à une accumulations de dons et d'achats fait sur les deux ans ! Tous les objets sont exposés (chronologiquement je le précise) en vertu d'un parcours thématique aux dimensions très variées ! Où l'on découvre tour à tour les utopies monétaires et fiscale de Law ou de Vauban, le fiasco des assignats, l'importance des sciences appliqués aux métaux, le Change des monnaies, les monnayages "exotiques " et ceux de la Première Guerre Mondiale, jusqu'aux frappes monétaires contemporaines faites par la Monnaie de Paris pour les pays étrangers. En somme une exposition qui est la préfiguration des évolutions de l'actuel musée du 11 Conti.



Enfin, point important, cette exposition réutilise nombre de structures et d'élements des deux préc2dentes expositions ! Une volonté autant écologique qu'économique ! Mais vous n'aurez pas manqué de noter que les deux mots ont la meme racine. Logique !



JT : Rendez-vous donc 11 Quai Conti à partir du 11 décembre et jusqu'au 23 février , du mardi au samedi de 11:00 à 19:00. Toutes informations via le lien ci-dessous.

LES ACQUISITIONS DU MUSEE DE LA MONNAIE EN QUELQUES CHIFFRES
  • Près de 1700 objets ont été acquis par la Monnaie de Paris de 2017 à 2019 : ces acquisitions sont destinées à enrichir des collections nationales confiées statutairement par l'Etat à l'EPIC
  • La Monnaie de Paris conserve à ce jour 300.000 objets parmi ses collections.
  • Les visiteurs peuvent découvrir 1880 œuvres dans le musée, au sein du parcours permanent


Commissariat d'exposition : Dominique Antérion et Béatrice Coullaré
Production : Mathilde Hivert
Régie des espaces et des oeuvres : Pernille Soldat
Montage et installation : Antoine Sansonetti
Le musée de la Monnaie remercie tous les donateurs et contributeurs qui ont rendu possible cette exposition
Publié par :
Dominique ANTERION




vendredi 23 novembre 2018

"14 18, La monnaie ou le troisième front" : D'excellents retours de presse !

Quelques retours de presse relatifs à la première exposition du musée de la Monnaie de Paris "14 18, La monnaie ou le troisième front" : 





Rappelons qu'au moyen de son exceptionnelle collection de monnaie de guerre - que viennent éclairer les documents d'Archives prêtés par les institutions partenaires -  l'exposition entend expliquer cette période clef de l'histoire monétaire moderne que caractérisent en particulier la démonétisation progressive de l'or puis de l'argent, la mobilisation d’une armée de l’épargne pour reprendre les propos de l’époque, et l’accroissement de l'usage de la monnaie papier (et du chèque postal).! Au-delà, l'exposition permet de porter un regard sur les productions Outre-Rhin de la même époque, que l'on pourrait volontiers qualifier … d'atypiques !

dimanche 11 novembre 2018

Mon premier commissariat d'exposition : "14 - 18, la monnaie ou le troisième front"


A l'occasion du Centenaire de l'Armistice de 1918, la Monnaie de Paris s'associe aux commémorations nationales avec sa première exposition temporaire : "14 - 18, la monnaie ou le troisième front".



UNE EXPOSITION FRUIT DU RECOLEMENT : 

Depuis 2002, les musées français sont soumis à l’obligation légale de récolement. Cette opération vérifie que la situation des collections est conforme aux contenus des registres d'inventaires. Le Musée du 11Conti-Monnaie de Paris - labellisé « Musée de France » - n'échappe pas à la règle et a déjà récolé plus de 120.000 objets. Contraignant, le récolement est aussi une opportunité, permettant aux équipes de conservation de passer en revue l’intégralité des collections. 

Ainsi, le récolement mené en 2017 a mis en avant l’intérêt exceptionnel de la collection de monnaies papiers de la Monnaie de Paris (26.150 items) avec notamment une part conséquente tenue par la période allant de 1880 à 1930. Fruit du récolement, cette exposition entend mettre en lumière, au moyen de cette collection, les mutations monétaires opérées à l’occasion du conflit de 1914-1918. 



LA MONNAIE OU LE TROISIEME FRONT DE LA GRANDE GUERRE :
La Grande guerre, ce sont d'abord deux fronts ! Le premier, sanglant, militaire, tenu par les soldats dans les tranchées, les mers et les airs. Le second, laborieux, celui de « l'arrière », tenu par les mineurs, les ouvrier(e)s, les paysans. Dans cette guerre de positions et d'usure, le premier protège le deuxième, qui lui-même soutient le premier. Mais ces deux fronts n'auraient pu tenir si un troisième ne s'était mis en place, dès avant même le déclenchement de la Guerre : un front monétaire ! 



Au moyen de son exceptionnelle collection que viennent éclairer les documents d'Archives prêtés par les institutions partenaires, l'exposition entend expliquer cette période clef de l'histoire monétaire moderne que caractérisent en particulier la démonétisation progressive de l'or puis de l'argent, la mobilisation d’une armée de l’épargne pour reprendre les propos de l’époque, et l’accroissement de l'usage de la monnaie papier (et du chèque postal) ! 



Au-delà, l'exposition permet de porter un regard sur les productions Outre-Rhin de la même époque, que l'on pourrait volontiers qualifier d'atypiques, tant leur qualité et leur esthétique peut surprendre en pareille période de crise (guerre puis inflation de la République de Weimar) !


A noter que la préparation de cette exposition a suscité de nombreux dons tels celui des affiches d'emprunts de guerre d'Abel Faivre données à la Monnaie de Paris par la Bibliothèque Forney. L'exposition a également permis de nouer d'étroites collaboration avec des institutions partenaires pour de nombreux prêts tels ceux faits par MUNAE, les Archives de Lille, de Roubaix, ou les fonds patrimoniaux de BNP PARIBAS.



Cette exposition bénéficie du label de la Mission du Centenaire.



Commissariat : Dominique ANTERION & Axelle JANIAK
Chargé de production : Nicolas METRO
Regisseuse des espaces et des œuvres : Pernille SOLDAT

De gauche à droite, Pernille SOLDAT, Axelle JANIAK et Dominique ANTERION