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Exposition "Deux ans d'acquisitions & de restaurations des collections du musée de la Monnaie de Paris" |
Pour
la troisième fois consécutive en à peine plus d'un an, Dominique
ANTERION, Responsable du Médaillier & des Collections de la
Monnaie de Paris assurera le commissariat de la prochaine exposition
du musée du 11Conti-Monnaie de Paris. Après "14-18,
la Monnaie ou le Troisième front"
puis "Chic
et utile, l'art du porte-monnaie",
le musée du quai Conti inaugure mardi 10 décembre l'exposition
"Deux ans d'enrichissements et de restaurations des
collections de la Monnaie de Paris".
Dominique
ANTERION, à l'origine de cette manifestation répond aux questions
de Jessica THIAUDIERE en vue du dossier de presse de l'exposition
qui sera diffusé ce vendredi 6 décembre à la presse nationale et spécialisée.
JT
: Pour
quelles raisons la Monnaie de Paris fait-elle l’acquisition
d’objets pour ses collections ?
DA
: Conformément à la loi, la conservation, la restauration et
l'enrichissement des collections confiées par l'Etat à la Monnaie
de Paris lors du passage à l'EPIC font partie des statuts de
l'établissement. Il revient donc à l'équipe de la Conservation du
musée de relever ces missions en vertu des budgets qui lui sont
alloués par l'institution.
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Le mufle de lion des portes de l'hôtel de la Monnaie (1776), restauré. |
JT
: Quelle
est la politique d’acquisition de la Monnaie de Paris ?
DA
: La politique d'acquisitions vise à combler les manques de la
collection tout en envisageant systématiquement leur potentielle
utilisation dans le Parcours Permanent. Il peut s'agir de monnaies,
de médailles, d'outillages, mais aussi de documents contextualisant
tels que des pièces d'archives, des gravures, des livres ou encore
des instruments scientifiques.
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La "Dixme" de Vauban & le Traité de minéralogie de B.G. Sage |
JT
: Comment
s’organise cette politique et qui en décide les orientations ?
DA
: Par sa connaissance des collections (et de ses manques !), mais
aussi par sa connaissance des publics et des attentes des visiteurs
, la Conservation du musée gère elle même les acquisitions qui
peuvent être faites. Des veilles sont organisées, des
consultations régulières de catalogues, mais aussi le bouche à
oreille (très important dans le milieu des musées) permettent de
se tenir informés des objets ou œuvres qui seraient
potentiellement disponibles. Par ailleurs, la réouverture du musée
en 2017 et sa réception extrêmement favorable auprès des
visiteurs a amené nombre de donateurs à se tourner vers la
Monnaie. Il s'agit là d'un cercle vertueux que la conservation
entend développer. Et cette exposition est un bon moyen
d'entretenir la flamme.
JT
: Y
a t'il des priorités aujourd’hui en termes d’acquisitions pour
nos collections ?
DA
: Sans chercher à doublonner d'autres collections nationales, et
comme dit ci-dessus, il s'agit de compléter les collections et le
propos du musée. Les acquisitions se faisant au grès du marché et
des opportunités, aucun axe n'est donné, dans la mesure où le
musée aborde de très nombreux thèmes et qu'une monnaie ou une
médaille permet de très nombreuses "entrées" en terme
de discours muséographique : entrées artistiques, scientifiques,
économiques etc... La conservation juge donc au cas par cas.
JT
: Combien
d’acquisitions par an ?
DA
: C'est extrêmement variable. Le Dépôt Légal (dont l'exposition
expliquera les tenants et les aboutissants) se fait par
l'Etablissement lui même, sur les bases de la Loi. Les dons et les
achats se font au gré des opportunités, des ventes ou des cessions
de fonds (comme l'important lot d'arts graphiques acheté cette
année).
Les
dons quant à eux sont généralement suscités par la visite que
les gens font du musée (don de poids Akan). mais aussi par nos
expositions (don de la bibliothèque Forney pour l'exposition 14-18
par exemple).
JT
:
Quels
sont vos plus belles acquisitions sur ces 2 dernières années ?
DA
: Assurément les affiches d'Abel Faivre relatives à la Première
Guerre Mondiale et aux emprunts liés (Don bibliothèque Forney), le
dessin d'Abel Faivre "Contre le franc" (Achat 2019),
l'ouvrage "La Dîme' de Vauban (Achat 2019), mais aussi la
collecte faites dans les ateliers (dessin de candélabre de la
première moitié du XIXème siècle, pu encore les documents sur
les Essais de l'argent de Joseph Gay-Lussac, datés de 1838).
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Gouache sur papier en cours de restauration représentant un candélabre en faïence de Sarreguemines (Vers 1810-1820) |
JT
: Dans
le registre des restaurations le musée semble très actif
également.
DA
: Il l'est , comme l'y oblige la loi lorsque une menace pèse sur
l'objet et son intégrité ou que l'objets n 'est pas présentable
en l'état dans le cadre des expositions par exemple. Des
restaurations - rappelons le - toujours menées à bien par des
restaurateurs agrées par le Ministère de la Cuture à l autorité
duquel le musée du 11Conti est soumis. Pour mémo, le Musée de la
Monnaie est classé Musée de France ce qui le soumet à de
nombreuses obligations déontologiques vis à vis des collections et
de leur intégrité. 2018 et 2019 ont vu la restauration d'objets
issus de nombreuses acquisitions faites précisément sur ces deux
dernières années et dont nous avions besoin pour leur présentation
- quasi immédiate sitôt réceptionnés !
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Restauration des poids Akan de la Donation Dumoulin |
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Restauration d'une afiche d'Abel Faivre (Don bibliothèque Forney) |
A
noter aussi le remarquable travail de restitution fait par nos
fondeurs sur le médaillier de l'empereur, dégradé voici dix ans
et auquel leur talent a permis de redonner toute l'intégrité !
JT
: Avez
vous défini un fil rouge dans cette exposition ?
DA
: L'exposition qui ouvre mardi 10 décembre ne ressemble en aucun
cas à une accumulations de dons et d'achats fait sur les deux ans !
Tous les objets sont exposés (chronologiquement je le précise) en
vertu d'un parcours thématique aux dimensions très variées ! Où
l'on découvre tour à tour les utopies monétaires et fiscale de
Law ou de Vauban, le fiasco des assignats, l'importance des sciences
appliqués aux métaux, le Change des monnaies, les monnayages
"exotiques " et ceux de la Première Guerre Mondiale,
jusqu'aux frappes monétaires contemporaines faites par la Monnaie
de Paris pour les pays étrangers. En somme une exposition qui est
la préfiguration des évolutions de l'actuel musée du 11 Conti.
Enfin,
point important, cette exposition réutilise nombre de structures et
d'élements des deux préc2dentes expositions ! Une volonté autant
écologique qu'économique ! Mais vous n'aurez pas manqué de noter
que les deux mots ont la meme racine. Logique !
JT
: Rendez-vous
donc 11 Quai Conti à partir du 11 décembre et jusqu'au 23 février
, du mardi au samedi de 11:00 à 19:00. Toutes informations via le
lien ci-dessous.
LES
ACQUISITIONS DU MUSEE DE LA MONNAIE EN QUELQUES CHIFFRES
Près
de 1700 objets
ont été acquis par la Monnaie de Paris de 2017 à 2019 : ces
acquisitions sont destinées à enrichir des collections nationales
confiées statutairement par l'Etat à l'EPIC
La
Monnaie de Paris conserve à ce jour 300.000
objets parmi ses collections.
Les
visiteurs peuvent découvrir
1880
œuvres
dans le musée, au sein du parcours permanent
Commissariat
d'exposition
: Dominique Antérion et Béatrice Coullaré
Production
:
Mathilde Hivert
Régie
des espaces et des oeuvres
: Pernille Soldat
Montage
et installation :
Antoine Sansonetti
Le
musée de la Monnaie remercie tous les donateurs et contributeurs
qui ont rendu possible cette exposition
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