mercredi 24 novembre 2010

Une cathédrale romane, trésor de la ville d'Angoulème

La façade de la cathédrale romane d'Angoulême (XIIème sicèle). Un tapis de bas reliefs au service de la foi.
Angoulême (Charente) a la particularité de posséder une cathédrale non pas gothique (comme à Rouen par exemple) mais romane. Cas rare en France ! C'est sous l'impulsion de l'évêque Girard II que l'édifice a été construit, d'une traite (une quarantaine d'année tout au plus) dans la première moitié du XIIème siècle. La réalisation s'avéra si imposante qu'il ne fut point besoin de reconstruire un siècle plus tard un édifice gothique plus vaste comme cela se faisait ailleurs dans le Royaume. La façade occidentale constitue la pièce maîtresse de cet édifice exceptionnel. Abondamment sculptée de bas-reliefs, elle traite de grands thèmes de la bible et de quelques autres : l'évangélisation dans la partie basse, l'Ascension du Christ et son retour à la fin des temps dans la partie haute, mais aussi le combat de Saint Georges contre le dragon (au centre gauche), ou prise de Saragosse tirée de la Chanson de Roland (en droite en bas de façade).

A l'intérieur (voir la page photos de ce blog), la nef est couverte d'une file de coupoles caractéristique des modes de couvrement pratiqués à l'époque dans le sud-ouest de la France (comme Saint-Front de Périgueux).

Pourvue d'un fort bel orgue du XVIIIème siècle, la cathédrale d'Angoulême qui s'était trouvée progressivement modifiée par divers adjonctions, a été entièrement restaurée au XIXème siècle par l'architecte Paul Abadie fils (1812 – 1884) qui dirigea le chantier de 1850 à 1875. Obsédé par la restitution du caractère roman initial de l'édifice, Abadie travailla notamment à la construction du dôme qui coiffe aujourd'hui la croisée du transept. On ne sera pas étonné d'apprendre qu'Abadie est aussi l'auteur de celui qui coiffe la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre !

Aujourd'hui, la cathédrale Saint-Pierre fait l'objet d'une restauration complète. Le Trésor et le transept sont en bonne voie d'achèvement. Mais on appréciera pour quelques années encore la patine du temps sur les vieilles pierres de la façade, que le soleil a bien voulu honorer de son éclat en ce mois de novembre 2010.

Dominique ANTERION
Photo : Dominique ANTERION © AGENCE Le Sujet/ novembre 2010

mercredi 17 novembre 2010

La Foire Saint-Romain de Rouen. Du bleu contre le blues ambiant !

La Foire Saint-Romain (du nom du Saint patron de Rouen, qui en fut évêque au VIIème siècle) était à l'origine une foire aux bestiaux qui ramenait beaucoup de monde de toute la Normandie. Vidée progressivement de son sens avec les révolutions agricoles et le développement des Centrales d'achats, la Foire St Romain s'est progressivement muée au long du XXème siècle en une immense fête foraine. La seconde de France après la Foire du Trône ! Avec ses deux km de long s'étendant sur les quais de Seine au coeur de la ville, elle est une bénédiction pour les photographes ... surtout de nuit !
Une bénédiction aussi pour les gourmands qui, comme moi (lol ^^) aiment venir s'y régaler de sucreries, de pain d'épice mais aussi (et peut-être surtout !) de cochon de lait grillé au feu de bois que l'on déguste dans une ambiance "Fête de la bière à Munich" à l'Ours Noir, véritable institution de la Saint-Romain !
la Saint-Romain, un régal pour les yeux et ... pour le ventre ! Un paradis pour moi en quelque sorte !

Je précise que l'image n'a fait l'objet d'aucune retouche ! Ce sont bien les couleurs des illuminations. Un temps de pause long permet ce rendu clair et lisse !

mardi 16 novembre 2010

Fascinante et sublime cathédrale Notre-Dame de Rouen

Voilà des années maintenant que je vis presque à ses côtés. Que je passe à ses pieds deux à trois fois par semaine. Et que je lève sans cesse le nez pour la regarder comme si c'était la première fois ! 
De jour, comme de nuit, par beau temps comme par temps gris, à l'instar de Messieurs Monet, Pissarro, Flaubert, ou Hugo, je l'admire et l'admire encore. C'est vrai qu'elle a de quoi séduire avec sa flèche de 155 mètres (la plus haute de France) et ses richissimes décors sculptés.
Alors à défaut de la peindre comme le fit Claude Monet ou de la décrire comme ces grands écrivains qui fréquentèrent ma ville, je la photographie ! 




Photos, hiver comme été, de nuit, de jour, de près, de loin, éclairée par le soleil du couchant ou du matin. Et quand la magie électrique, la nuit tombée, vient transcender la beauté gothique, je me dis alors que Notre-dame de Rouen est la plus belle du monde.... Que Chartres, Reims, Amiens ou Bourges veuillent bien me pardonner !

Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...

Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...



Rien de tel après une journée de boulot de m'abandonner dans le fauteuil que je me suis réservé en début d'année à l'Opéra de Rouen (connu depuis le XVIIIème siècle sous le nom de Théâtre des Arts). Un concert Symphonique, un opéra, une œuvre chorale... Pendant deux heures (parfois un peu plus !) les notes vont m'emporter loin de mes préoccupations.

Sur la scène symphonique, cadrée en profondeur par une "conque" de bois (à but acoustique) l'orchestre joue au grand complet, du plus aigu à gauche (on dit "à jardin") au plus grave à droite ("à cour"). Les cordes devant (on dit "en face") les bois et les cuivres au centre, les percussions au fond (on dit "au lointain). Parfois avec le Choeur de Rouen Accentus comme ci-dessous. Évidemment en cas d'opéra, la scène étant occupée en totalité, l'orchestre jouera - invisible ou presque !- dans la "fosse d'orchestre entre "parterre" et scène.

Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...

(en photo le chœur et l'orchestre symphonique de l'Opéra de Rouen que dirige Oswald Salaberger)

Moi je ne suis qu'un modeste spectateur qui ne sait qu'apprécier (ou non parfois !) ce qu'il entend. Dans la salle de l'Opéra de Rouen je ne me place jamais en bas (on dit "au parterre") mais plus souvent au premier rang de la "corbeille" légèrement surélevé derrière le parterre. Idéal. Ou encore au second rang du premier balcon. Plutôt de face ou "à jardin" pour voir les mains du pianiste galoper sur son clavier (piano toujours orienté "à jardin"... c'est comme ça !). Et je pourrai encore évoquer les "baignoire" et autre "manteau d'arlequin" qui vous montreront, si besoin était, à quel point le vocabulaire du monde du spectacle est riche !
Mais d'où provient l'appellation (étrange a priori) de "cour" pour droite et "jardin" pour gauche. Il s'agit d'un usage établi au XVIIIe siècle en référence à la grande salle de spectacle construite à Versailles sous Louis XV par l'architecte Ange-Jacques Gabriel.La gauche de la scène se trouvait donner du coté du jardin (vers le parterre du nord pour etre précis), et le coté droit vers la cour d'honneur !


Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...
Nous avions avant guerre à Rouen un magnifique Opéra du XIXème siècle, contemporain de celui de Paris. Il est hélas parti en fumée en 1940. Le feu, ennemi funeste de tous les Opéras du monde !
L'actuel édifice, reconstruit par l'architecte Pierre Sonrel en marbre et béton brut, moderne et fonctionnel, est comparable au Chatelet à Paris avec une jauge de 1300 places et une "cage de scène" de même importance. De quoi produire (ce qui est rare en province parce que coûteux !) et monter de sacrés spectacles ! Chouette non ? A deux pas de chez moi ! Qui m'accompagne ? ^^