lundi 20 décembre 2010

Neiges de décembre sur le Mont-Fortin (Normandie)

Photo Dominique ANTERION - Tout droit réservé


Sur les hauteurs dominant Rouen, un petit château entouré d'un bois jadis touffu ! Sous les neiges de décembre et un pâle soleil d'hiver, l'allée qui y mène semble aller on ne sait où ! Magie de la neige à quelques pas de la grande ville...


vendredi 17 décembre 2010

Bruges magique... et gourmande !

Bruges, régal des yeux et du palais !

De cette ville qui s'est considérablement développée à la fin du moyen-âge, on retient bien sûr les canaux qui font la renommée de la "Venise du nord", le beffroi (sur la photo), les belles et vaste églises gothiques, les peintres du XVème siècle (comme Van Eyck ou Memling) dont les oeuvres ornent musées et édifices religieux. Pour le photographe, les points de vue se succèdent, plus flatteurs les uns que les autres. On marche, on vire, on se retourne et ce sont sans cesse de nouveaux angles de vues plus esthétiques les uns que les autres. Inoubliable : celui sur le beffroi depuis Rozen-Hoedkaii (notre photo, en vente sur www.lesujet.fr)

Bruges, c'est aussi d'excellentes adresses pour les palais délicats ! Je retiendrai entre autres :

Restaurant-bar Cafédral (Zilverstraat, 38) : beau cadre et carte originale en plein centre ville avec belle terrasse en patio..... pour l'Eté !

Chocolate Line (Simon Steviplein, 19) : Chocolats succulents, noirs, au piment d'Espelette, au cabernet sauvignon, à la mangue... beaux et bons ^^

Juliette's (Wollestratt, 31A) : Un choix inouï de biscuits et de spéculos revisités, de pins d'épices en tout genre... le seul parfun en rentrant vous fait tomber à la renverse.

Du côté déco (surtout en ce temps de noël), je conseille d'aller visiter près de la Grand place la boutique De Witte Pelikaan (Vlamingsstraat, 23). Regorge de choses rutilantes !

Du côté des spécialités, on pourra se régaler d'un Waterzoy de lotte (sorte de blanquette de poisson), d'une anguille au vert, de croquettes de crevettes (garnaal Kroketen) et d'une Carbonnade flamande (à base de bière).

Et à propos de bière, ne pas quitter Bruges sans s'être délecté d'une Bruges Zot, commercialisée dans la plupart des restos de la villes et vendue un  peu partout. Une excellente blonde légèrement ambrée toujours fabriquée dans le coeur de Bruges dans la Brasserie De Halve Maan (qui se visite, Walplein 26). A consommer ..... avec modération of course !

mardi 7 décembre 2010

Décembre 1360 - Décembre 2010 : Le premier franc il y a 650 ans !


Décembre 1360 - Décembre 2010 : Le premier franc il y a 650 ans !

Le 5 décembre 1360, Jean II le Bon donnait naissance par l'Edit de Compiègne au premier franc de l'histoire. Frappé à partir de février 1361, ce premier franc, était de bon poids et de bon or après des années de manipulations monétaires qui avaient mené la population à jeter un œil suspicieux sur le pouvoir émetteur (et donc le roi !). 
La période n'est pourtant pas favorable. La guerre de Cent Ans bat son plein, les échecs succèdent aux échecs, la moitié du pays est sous le joug anglais. Pire, Jean le Bon sort de de quatre années de captivité à Londres après sa capture lors de la Bataille de Poitiers en 1356, et la France doit encore plus deux millions d'écus d'or à l'Angleterre au titre de la rançon que la France devait verser pour la libération de son roi ! Libéré "sous caution" (une première traite de 600.000 écus), Jean le Bon, de retour sur Paris s'arrête à Compiègne et ordonne la frappe de cette nouvelle monnaie. Jamais monnaie ne s'est appelée Franc ! Alors pourquoi maintenant ? Jean le Bon nous donne une piste un peu plus tard s'affirmant "franc des anglois" (libre, sens premier du mot franc). Le premier franc monnaie signifierait-il  au peuple français la liberté recouvrée de son souverain ? Une possibilité que renforce encore l'iconographie de la pièce. Une image du roi inédite sur les précédents monnayages royaux (mais courant sur les sceaux des Seigneurs) : Le roi, armé, cuirassé, à cheval, chargeant en brandissant l'épée ! Sans doute un message du souverain vis à vis de la chevalerie, dont le roi, désormais "franc" des anglais, se proclame clairement le leader ! Sans dire que tout va bien, Jean II semble signifier que rien n'est perdu. Une bataille perdue n'est pas perdre la guerre ! Un message optimiste et au final une monnaie qui compte parmi les plus belles du Moyen-Age.

Dominique ANTERION

(Photo J.-J. Castaing/ Musée de la Monnaie de Paris)
 

vendredi 3 décembre 2010

EXPOSITION : " De Véronèse à Matisse : 150 dessins et aquarelles des musées de Pontoise" .

EXPOSITION : " De Véronèse à Matisse : 150 dessins et aquarelles des musées de Pontoise" . 

Du dimanche 12 décembre 2010 au dimanche 6 mars 2011 - Musée Tavet-Delacour.

Cette exposition est présentée en trois grandes parties : dessins anciens, dessins des indépendants du XIXème siècle et dessins XXème siècle issu du fond ...des musées de Pontoise (Val-d'Oise).
Un ensemble remarquable tant par la diversité que la qualité des oeuvres. Certaines tout à fait étonnantes comme une scène de genre attribuée à David Ténier de nature quasi calligraphique. Ou ce paysage alpin de Viollet-le-Duc que l'on connait d'avantage comme architecte que comme dessinateur. Ou encore ces scènes mythologiques de magnifique factures dues au crayon de l'artiste rouennais Barbier L'ainé (+ 1826). Je retiendrai enfin ce pastel (ci-dessus) de Norbert Goeneutte (vers 1890) consacré à la rue de l'épicerie à Rouen, que Monet ou Pissarro immortaliseront également à peu près à la même époque. Rue disparue dans la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale.

Tous au musée de Pontoise pour se délecter de ces petits trésors : Expo ouverte du mercredi au dimanche de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h.

Musée Tavet-Delacour
4 rue Lemercier - 95300 Pontoise

Samedi 11 décembre, l'entrée est gratuite et libre à l'occasion de l'inauguration à partir de 15h30.

mercredi 24 novembre 2010

Une cathédrale romane, trésor de la ville d'Angoulème

La façade de la cathédrale romane d'Angoulême (XIIème sicèle). Un tapis de bas reliefs au service de la foi.
Angoulême (Charente) a la particularité de posséder une cathédrale non pas gothique (comme à Rouen par exemple) mais romane. Cas rare en France ! C'est sous l'impulsion de l'évêque Girard II que l'édifice a été construit, d'une traite (une quarantaine d'année tout au plus) dans la première moitié du XIIème siècle. La réalisation s'avéra si imposante qu'il ne fut point besoin de reconstruire un siècle plus tard un édifice gothique plus vaste comme cela se faisait ailleurs dans le Royaume. La façade occidentale constitue la pièce maîtresse de cet édifice exceptionnel. Abondamment sculptée de bas-reliefs, elle traite de grands thèmes de la bible et de quelques autres : l'évangélisation dans la partie basse, l'Ascension du Christ et son retour à la fin des temps dans la partie haute, mais aussi le combat de Saint Georges contre le dragon (au centre gauche), ou prise de Saragosse tirée de la Chanson de Roland (en droite en bas de façade).

A l'intérieur (voir la page photos de ce blog), la nef est couverte d'une file de coupoles caractéristique des modes de couvrement pratiqués à l'époque dans le sud-ouest de la France (comme Saint-Front de Périgueux).

Pourvue d'un fort bel orgue du XVIIIème siècle, la cathédrale d'Angoulême qui s'était trouvée progressivement modifiée par divers adjonctions, a été entièrement restaurée au XIXème siècle par l'architecte Paul Abadie fils (1812 – 1884) qui dirigea le chantier de 1850 à 1875. Obsédé par la restitution du caractère roman initial de l'édifice, Abadie travailla notamment à la construction du dôme qui coiffe aujourd'hui la croisée du transept. On ne sera pas étonné d'apprendre qu'Abadie est aussi l'auteur de celui qui coiffe la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre !

Aujourd'hui, la cathédrale Saint-Pierre fait l'objet d'une restauration complète. Le Trésor et le transept sont en bonne voie d'achèvement. Mais on appréciera pour quelques années encore la patine du temps sur les vieilles pierres de la façade, que le soleil a bien voulu honorer de son éclat en ce mois de novembre 2010.

Dominique ANTERION
Photo : Dominique ANTERION © AGENCE Le Sujet/ novembre 2010

mercredi 17 novembre 2010

La Foire Saint-Romain de Rouen. Du bleu contre le blues ambiant !

La Foire Saint-Romain (du nom du Saint patron de Rouen, qui en fut évêque au VIIème siècle) était à l'origine une foire aux bestiaux qui ramenait beaucoup de monde de toute la Normandie. Vidée progressivement de son sens avec les révolutions agricoles et le développement des Centrales d'achats, la Foire St Romain s'est progressivement muée au long du XXème siècle en une immense fête foraine. La seconde de France après la Foire du Trône ! Avec ses deux km de long s'étendant sur les quais de Seine au coeur de la ville, elle est une bénédiction pour les photographes ... surtout de nuit !
Une bénédiction aussi pour les gourmands qui, comme moi (lol ^^) aiment venir s'y régaler de sucreries, de pain d'épice mais aussi (et peut-être surtout !) de cochon de lait grillé au feu de bois que l'on déguste dans une ambiance "Fête de la bière à Munich" à l'Ours Noir, véritable institution de la Saint-Romain !
la Saint-Romain, un régal pour les yeux et ... pour le ventre ! Un paradis pour moi en quelque sorte !

Je précise que l'image n'a fait l'objet d'aucune retouche ! Ce sont bien les couleurs des illuminations. Un temps de pause long permet ce rendu clair et lisse !

mardi 16 novembre 2010

Fascinante et sublime cathédrale Notre-Dame de Rouen

Voilà des années maintenant que je vis presque à ses côtés. Que je passe à ses pieds deux à trois fois par semaine. Et que je lève sans cesse le nez pour la regarder comme si c'était la première fois ! 
De jour, comme de nuit, par beau temps comme par temps gris, à l'instar de Messieurs Monet, Pissarro, Flaubert, ou Hugo, je l'admire et l'admire encore. C'est vrai qu'elle a de quoi séduire avec sa flèche de 155 mètres (la plus haute de France) et ses richissimes décors sculptés.
Alors à défaut de la peindre comme le fit Claude Monet ou de la décrire comme ces grands écrivains qui fréquentèrent ma ville, je la photographie ! 




Photos, hiver comme été, de nuit, de jour, de près, de loin, éclairée par le soleil du couchant ou du matin. Et quand la magie électrique, la nuit tombée, vient transcender la beauté gothique, je me dis alors que Notre-dame de Rouen est la plus belle du monde.... Que Chartres, Reims, Amiens ou Bourges veuillent bien me pardonner !

Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...

Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...



Rien de tel après une journée de boulot de m'abandonner dans le fauteuil que je me suis réservé en début d'année à l'Opéra de Rouen (connu depuis le XVIIIème siècle sous le nom de Théâtre des Arts). Un concert Symphonique, un opéra, une œuvre chorale... Pendant deux heures (parfois un peu plus !) les notes vont m'emporter loin de mes préoccupations.

Sur la scène symphonique, cadrée en profondeur par une "conque" de bois (à but acoustique) l'orchestre joue au grand complet, du plus aigu à gauche (on dit "à jardin") au plus grave à droite ("à cour"). Les cordes devant (on dit "en face") les bois et les cuivres au centre, les percussions au fond (on dit "au lointain). Parfois avec le Choeur de Rouen Accentus comme ci-dessous. Évidemment en cas d'opéra, la scène étant occupée en totalité, l'orchestre jouera - invisible ou presque !- dans la "fosse d'orchestre entre "parterre" et scène.

Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...

(en photo le chœur et l'orchestre symphonique de l'Opéra de Rouen que dirige Oswald Salaberger)

Moi je ne suis qu'un modeste spectateur qui ne sait qu'apprécier (ou non parfois !) ce qu'il entend. Dans la salle de l'Opéra de Rouen je ne me place jamais en bas (on dit "au parterre") mais plus souvent au premier rang de la "corbeille" légèrement surélevé derrière le parterre. Idéal. Ou encore au second rang du premier balcon. Plutôt de face ou "à jardin" pour voir les mains du pianiste galoper sur son clavier (piano toujours orienté "à jardin"... c'est comme ça !). Et je pourrai encore évoquer les "baignoire" et autre "manteau d'arlequin" qui vous montreront, si besoin était, à quel point le vocabulaire du monde du spectacle est riche !
Mais d'où provient l'appellation (étrange a priori) de "cour" pour droite et "jardin" pour gauche. Il s'agit d'un usage établi au XVIIIe siècle en référence à la grande salle de spectacle construite à Versailles sous Louis XV par l'architecte Ange-Jacques Gabriel.La gauche de la scène se trouvait donner du coté du jardin (vers le parterre du nord pour etre précis), et le coté droit vers la cour d'honneur !


Le bien nommé Théâtre des Arts ! A Rouen, les muses s'y donnent rendez-vous...
Nous avions avant guerre à Rouen un magnifique Opéra du XIXème siècle, contemporain de celui de Paris. Il est hélas parti en fumée en 1940. Le feu, ennemi funeste de tous les Opéras du monde !
L'actuel édifice, reconstruit par l'architecte Pierre Sonrel en marbre et béton brut, moderne et fonctionnel, est comparable au Chatelet à Paris avec une jauge de 1300 places et une "cage de scène" de même importance. De quoi produire (ce qui est rare en province parce que coûteux !) et monter de sacrés spectacles ! Chouette non ? A deux pas de chez moi ! Qui m'accompagne ? ^^

vendredi 10 septembre 2010

"Camille" à Rouen. Une oeuvre gigantesque et pourtant éphémère de Arne Quinze. Fabuleux !

En cet été 2010, la ville de Rouen a demandé à l'artiste belge Arne Quinze (né en 1971) de créer "Camille", une gigantesque installation de 100 tonnes et 120 mètres de long sur le pont Boildieu dans le centre-ville de Rouen. En plantant cette œuvre colossale au cœur du centre urbain, la ville et l'artiste ont engendré un débat dont le but recherché fut de déclencher les réactions de chacun. Résultat garanti ! Rouennais comme touristes ont crié au génie ou .... au scandale, chacun selon son ressenti. Bref comme pour chacun des chapitres de la longue histoire de l'art !

Rouen, fut un épicentre de l'impressionnisme dans la seconde moitié du XIXème siècle. L'art contemporain est souvent "récompensé" par le même ressentiment dont l'impressionnisme fit l'objet en son temps. Claude Monet, qui peint Rouen et sa cathédrale à de multiples reprises est d'ailleurs l'un des peintres impressionnistes préférés d'Arne Quinze. Sans doute pas un hasard.

Matin ou soir, de jour comme de nuit, "Camille" métamorphosa la Seine qu'elle enjamba l'Eté durant, jouant de perspectives originales avec la flèche de la cathédrale, les tours du front de Seine, etc. idéal sujet pour un photographe ! Un sujet aujourd'hui a classer au rang des souvenirs puisque, comme convenu contractuellement entre la ville et l'artiste, "Camille" a été détruite fin août 2010. Les œuvres sont aussi faites pour "avoir été" !

Restent les débats et les photos que je voulais vous faire partager. Et vous votre avis ?


Le mien d'avis ??? Tout simplement génial, d'autant que, à "l'atteinte portée par Camille au patrimoine historique de la ville" clamée par certain, on objectera que le front de Seine fut à Rouen totalement anéanti en 1940 et reconstruit après guerre. Arne Quinze pouvait donc laisser libre cour à son imagination. Il ne s'est pas privé. Et c'est précisément ce qu'il fallait pour secouer de sa poussière "l'Herculanum du moyen-age" qu'est Rouen ! 

Dominique